1. Le Nécromancien de Nazarick

Nous sommes en l’an 2138. Yggdrasil, le célèbre jeu de rôle en ligne est sur le point de fermer. Momonga, nécromancien Mort-Vivant, chef de la puisante guilde « Ainz Ooal Gown », attend seul l’arrêt du jeu. Cependant, l’heure de la fermeture passée, Momonga n’est pas deconnecté et se retrouve propulsé dans un monde inconnu. Prisonnier, le seigneur maléfique part à la découverte de terres hostiles. Pour survivre, une seule solution s’impose à lui : conquérir le monde.

Overlord,
tome 1 : Le roi mort-vivant

Synopsis :

Nous sommes en l’an 2138. Yggdrasil, le célèbre jeu de rôle en ligne est sur le point de fermer. Momonga, nécromancien Mort-Vivant, chef de la puisante guilde « Ainz Ooal Gown », attend seul l’arrêt du jeu.

Cependant, l’heure de la fermeture passée, Momonga n’est pas deconnecté et se retrouve propulsé dans un monde inconnu.

Prisonnier, le seigneur maléfique part à la découverte de terres hostiles. Pour survivre, une seule solution s’impose à lui : conquérir le monde.


Auteur(e)(s) : Kugane Maruyama et So-bin Traduction : Yoan Giraud Ofelbe 2017 Saga Aventure, Fantasy 526 pages ISBN : 9782373020335


J'avoue avoir appréhendé cette lecture, étant donné sa densité (526 pages en grand format) et la petite typographie. Contre toute attente, le temps a filé sans que je m'ennuie une seule seconde, même en ayant déjà visionné l'anime et en connaissant déjà l'intrigue. En résumé, une lecture des plus agréables !


La couverture et la quatrième :

Aucun souci avec la qualité de l'illustration et l'adaptation réalisée par les éditions Ofelbe. Cependant, comme c'est le cas pour la plupart des light novel adaptés en France, il s'agit d'un tome double regroupant les deux premiers tomes japonais, ce qui nous prive d'une des deux illustrations...
La couverture du tome 1 a été choisie, et je ne peux que regretter que l'illustration du tome 2 ne soit pas présente au moins au début ou à la fin de ce tome double.

Les illustrations de So-bin sont simplement magnifiques, avec un style bien particulier donnant l'impression de contempler des tableaux abstraits. Par conséquent, je ne suis pas sûr de savoir exactement ce que représente cette couverture, bien que l'on puisse déjà y apercevoir Momonga et Albedo, accompagnés d'un guerrier squelette. Quant aux lieux et aux scènes, la partie supérieure me rappelle le tombeau de Nazarick, tandis que la partie inférieure évoque davantage une scène se déroulant au village de Carne.

De la même manière que nous perdons une couverture, nous perdons également un résumé... Celui-ci a été entièrement réécrit et correspond bien au tome 1, mais je le trouve trop généraliste. Il pourrait s'appliquer aussi bien à l'anime qu'au manga ou à l'intégralité de la saga. Le récit du tome 2, quant à lui, n'est aucunement abordé dans ce synopsis.


L’histoire, sa cohérence et son écriture :

Notre protagoniste, Suzuki Satoru, investit tout son temps libre et même une part de son salaire dans un MMORPG. Sous le pseudonyme Momonga, il dirige la guilde "Ainz Ooal Gown", réputée comme l'une des plus puissantes du serveur, se distinguant par son recrutement exclusif de personnages hétéromorphes. L'originalité du jeu réside dans la possibilité pour les joueurs de créer des PNJ (Personnages Non-Joueurs) entièrement personnalisables. Les membres d’"Ainz Ooal Gown" explorent pleinement cette option.

Cependant, le désintérêt des joueurs entraîne la fermeture des serveurs, marquant la fin du jeu. Momonga se retrouve seul dans le tombeau de Nazarick en compagnie de PNJ créés par ses anciens compagnons, attendant la fermeture définitive du jeu. C'est le point de départ de notre histoire. L'arrêt des serveurs est passé, mais Momonga semble toujours connecté. Il réalise rapidement que le jeu est devenu étrangement réel, les PNJ entourant Momonga ayant une réalité saisissante et des personnalités propres.

Momonga fini par accepter cette nouvelle réalité : il est coincé dans le corps de son personnage, un mort-vivant, un Overlord. Les besoins humains comme la faim et la soif ne l'affectent plus, et son esprit semble être altéré par sa nouvelle condition. Il demeure serein même dans les situations difficiles, priorisant la survie de Nazarick et de ses habitants, qui ne sont autres que les PNJ devenus réels, créés par ses anciens compagnons.

Globalement, Momonga cherche à comprendre son nouveau monde. Bien que basé sur le jeu auquel il a consacré des années, la topographie, à l'exception du tombeau de Nazarick, semble radicalement différente. Il commence donc à explorer les environs sous divers pseudonymes et apparences, accompagné de certains résidents de Nazarick. Cette exploration donne lieu à diverses quêtes, intrigues, et batailles.

On ne peut pas reprocher grand-chose à la qualité de l'écriture, la cohérence des différentes intrigues est impeccable, et l'édition française d’Ofelbe est remarquable. L'ouvrage est agrémenté de superbes illustrations de scènes clés. La dualité entre l'univers sombre et l'humour parfois lourd et grivois m'a particulièrement séduit.

Enfin, le récit nous réserve un cliffhanger captivant, suscitant une vive envie de découvrir la suite.


Les personnages :

Pour éviter tout spoiler, je me concentrerai uniquement sur les personnages récurrents.

  • Suzuki Satoru : Le protagoniste de l'histoire, Satoru était, avant que le jeu ne devienne réalité, une personne des plus ordinaires, un passionné de jeux. Dans ce dernier, il incarne un nécromancien, un mort-vivant sous le pseudonyme de Momonga, qui deviendra sa nouvelle enveloppe corporelle lorsque le jeu prendra vie. Par la suite, il adoptera diverses apparences et pseudonymes. Son statut de mort-vivant et ses compétences auront une influence réelle sur sa psyché, malgré lui.

  • Les Pléiades : Anciennement des PNJ, elles sont désormais bien vivantes. Il s'agit d'une équipe de soubrettes sous les ordres de Sebas Tian, le majordome. Toutes puissantes et très différentes les unes des autres, elles constituaient à l'origine le dernier rempart du tombeau de Nazarick en cas d'attaque. Leur objectif est de gagner du temps jusqu'à l'arrivée des joueurs. Dans ce tome, on en apprend peu sur elles.

  • Les Gardiens d'Étages : Ces fameux PNJ entièrement personnalisables sont les plus puissants et gradés de la guilde, directement sous les ordres de Momonga. Ils gèrent et protègent chacun une partie du tombeau de Nazarick, avec des apparences, des pouvoirs et des personnalités très variés, toutes aussi captivantes les unes que les autres.

Tous les anciens PNJ vouent un respect et une confiance sans limite à Momonga, même plus qu'à leurs propres créateurs. Il y a une raison à cela : ils semblent tous se souvenir de leur passé de PNJ et ont pu constater que Momonga ne les a jamais abandonnés, restant avec eux jusqu'au dernier moment. Cet aspect de l'histoire est particulièrement touchant. Ajoutons à cela qu'il est, le chef de guilde, et que tous le considèrent, comme l'être le plus puissant...


Mon avis :

Ce premier tome d'Overlord est un incontournable du genre à mes yeux. J'ai véritablement apprécié suivre les aventures de Momonga, et j'ai hâte de me plonger dans la suite de l'histoire !

Malgré le format double qui nous prive d'une couverture et d'un résumé plus détaillé, il offre en revanche le double d'illustrations en un seul tome, ce qui est un réel plaisir. Ofelbe a réalisé une édition soignée, néanmoins un petit bémol pour la matière utilisée pour la couverture. Bien qu'agréable au toucher et esthétiquement belle, elle marque facilement et devient quasiment impossible à maintenir propre. Un choix de matière différent ou l'ajout d'une jaquette aurait peut-être été plus judicieux.

Les intrigues sont nombreuses, allant de la découverte de ce nouveau monde à la recherche d'autres anciens joueurs confrontés à la même réalité. Momonga était l'un des plus puissants dans le jeu, mais reste-t-il aussi fort dans cette nouvelle vie? La fin de ce tome ouvre la voie à des développements très intéressants.

Il y a une pléthore de personnages, avec rien que pour Nazarick une bonne dizaine d'entre eux. En intégrant les villages environnants, le nombre approche la vingtaine, sans même compter les personnages simplement évoqués. Chacun de ces protagonistes joue un rôle crucial dans les intrigues en cours, et leur présence se manifeste dans de multiples scènes. Bien écrits et tous suffisamment distincts, les visuels des illustrations facilitent l'identification, mais n’hésitez pas à constituer une petite liste. Ce n'est jamais superflu et peut s'avérer précieux pour naviguer parmi la richesse des personnages présentés.

Quant à l'humour, il est important de rappeler que c'est un Light Novel japonais, avec une culture et des mœurs différentes. Certaines critiques négatives portent sur des passages jugés un peu limites, mais il est crucial de comprendre le contexte culturel. Bien que certains propos puissent déranger dans une perspective plus "traditionnelle", ils sont cohérents avec les normes du manga. Personnellement, j'apprécie cet humour qui diffère des lectures aseptisées des vingt dernières années. Il apporte une touche d'originalité et de fraîcheur, loin des conventions habituelles.

Je recommande ce premier tome à tous les amateurs d'isekai, de fantasy et de manga. Vous passerez un moment agréable dans un univers sombre et impitoyable, ponctué d'un humour graveleux, mais néanmoins profond et intriguant.


Points Positifs :

  • Une Histoire Captivante : L'intrigue bien ficelée et les rebondissements inattendus ont rendu ma lecture extrêmement prenante.

  • Un Univers Intrigant : Mêlant éléments de fantasy et de jeux en ligne, cela m'a véritablement séduit. Explorer ce monde fascinant a été une expérience enrichissante tout au long de ma lecture.

  • Les Personnages : Ce qui m'a particulièrement marqué, c'est la richesse de développement des personnages, en particulier celui de Momonga. Leurs psychologies complexes et leurs évolutions ont ajouté une dimension humaine et captivante à l'ensemble de l'histoire.

Points Négatifs :

  • Les Termes Techniques : Les détails techniques et les termes spécifiques au jeu peuvent rendre la compréhension plus ardue, surtout pour quelqu'un moins familier avec l'univers des jeux en ligne.

  • Format Double : Le choix éditorial de regrouper deux tomes japonais en un seul volume pour l'édition française, bien que pratique, nous prive d'une couverture et d'un résumé pour le second volume.

  • Humour : Il est, disons... "spécial". Bien qu'une caractéristique des light novel japonais ou des manga, il peut être perçu comme "déplacé" ou "inconvenant", créant une expérience subjective qui ne conviendra pas nécessairement à tous les lecteurs.

Extrait :

« L'impatience est la graine de l'échec. Un raisonnement calme et logique est toujours nécessaire. Apaise ton cœur et ouvre ton esprit. Il faut laisser libre cours à ses pensées sans en être prisonnier, Momonga. »

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